Selon ONU femmes, environ 45 000 femmes et filles dans le monde ont été tuées par leurs partenaires ou d’autres membres de la famille en 2021. Cela signifie qu’en moyenne, plus de cinq femmes ou filles sont tuées toutes les heures par un membre de leur propre famille. 70% des femmes dans le monde ont déjà été victimes une fois des violences basées sur le genre.
En effet, les violences basées sur le genre (VBG) ou encore les violences à l’égard des femmes et des filles sont l’une des violations des droits humains les plus répandues dans le monde, et le meurtre sexiste apparait comme la forme la plus extrême. Au Cameroun, l’actualité nous montre chaque jour de nouveaux scandales liés aux VBG. Le fonds des nations unies pour la population (UNFPA) montre que plus de la moitié des femmes au Cameroun subissent des violences émotionnelles, les violences physiques touchent 1 femme sur 3, le pourcentage des femmes qui subissent les violences sexuelles est également inquiétant , sans compter les mariages précoces/mariages forcés, les mutilations génitales, le harcèlement sexuel et les violences en milieu professionnel.
En 2022, plus de 11 000 femmes et filles ont subi les VBG, ces chiffrent qui ne se basent que sur des cas connus sont loin de montrer l’ampleur du problème. Par ailleurs, les VBG sont encore plus exacerbées dans les régions affectées par les crises humanitaires où les violences augmentent de façon exponentielle. Ainsi derrière chaque chiffre se cache une vie qui est parfois menacée de mort s’il n’y a pas une prise en charge efficace.
Les VBG qui touchent l’aspect intime des femmes est encore un sujet tabou dans notre société, car les victimes n’osent pas parler, ni dénoncer à cause de la honte qu’elles ressentent. Les VBG qui ont des conséquences sur la santé physique, sexuelle, psychologique émotionnelle et même économique peuvent conduire à la dépression voire au suicide. C’est pour cette raison que diverses organisations ont fait de cette lutte contre les VBG leur combat, dont Women in Entrepreneurship and Technology (Wetech: Women In Entrepreneurship & Technology) à travers l’initiative « Alert GBV ».
Le lancement d’Alert GBV qui a eu lieu le vendredi 17 février 2023 au Krystal Palace à Douala, est une plateforme d’assistance en ligne aux survivantes de VBG et de dépression. Initié par la Présidente fondatrice de Elodie Nonga-Kenla , la solution Alert GBV qui a remporté le « joint initiative challenge 2022 » organisé par l’UNFPA a été conçue uniquement par des femmes. Elle permet d’apporter une réponse adéquate et optimale aux survivantes des VBG en améliorant l’accessibilité des services de prise en charge en toute confidentialité. C’est donc une solution innovante qui intègre la technologie dans la prise en charge des survivantes de VBG. En 2 mois plus de 5000 personnes ont déjà visité la plateforme et des cas ont été référencés au Cameroun, Tchad et en Afrique du sud.
Cet évènement a regroupé de nombreux participants dont le délégué régional du MINPROFF pour la région du littoral, la représentante de l’UNFPA, les représentations diplomatiques, des journalistes et experts de haut rang, des chercheurs, étudiants et associations de lutte contre les VBG. Outre les panels de discussion qui ont édifié les participants sur le sujet de VBG, le fait le plus marquant a été le témoignage poignant de survivantes.
A l’issue des échanges, les participants sont unanimes pour dire que la santé mentale n’a pas de prix. Ainsi, libérer la parole, et évacuer ses émotions par ces femmes sont essentiels pour le début de la guérison. La prise en charge des VBG étant pluridisciplinaire c’est donc la survivante qui déclenche le processus et bénéficie derrière d’un accompagnement adéquat.
Chères femmes, chères survivantes rendez-vous sur la plateforme Alert GBV et vous trouverez une écoute !
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