Femme, paix et sécurité : pour une meilleure participation des femmes

C’est le thème choisi par l’organisation YALI for PEACE pour son 1er Peace talk qui a réuni le samedi 01 avril 2023, des femmes africaines et autres acteurs intéressés par le maintien de la paix.
Les discussions ont été riches en enseignements et il ressort que la femme a toujours joué un rôle prépondérant dans la gestion des conflits et le maintien de la paix. Cependant, l’on constate encore une faible participation des femmes au processus de paix. Au Cameroun par exemple, sur les plus de 300 postes de maires, seulement 37 sont occupés par des femmes, aucune femme n’occupe un poste de Gouverneur. L’on peut donc se demander si les femmes sont réellement marginalisées dans la participation ou l’implication au processus de paix.
L’avis de Souhadou Diasso, Peacebuilding Advisor dans une organisation internationale au Burkina Faso est clair, on ne déroulera pas le tapis rouge aux femmes juste parce qu’elles sont femmes. Cette place tant recherchée, cette implication tant réclamée par les femmes dans le système doit être gagnée, il faut l’arracher. La jeune leader ajoute que pour y parvenir, les femmes doivent utiliser 3 leviers qui sont essentiels : la confiance en soi, le développement personnel c’est-à-dire l’acquisition des connaissances et compétences par la formation et enfin oser faire le premier pas car la compétence à elle seule ne suffit pas, il faut y ajouter de l’audace.
Comme autre frein à cette implication des femmes au processus de paix, nous avons les pesanteurs socio-culturelles évoquées par Mamounata Ouedraogo, Adjointe au Maire de la ville de Ouagadougou. En effet, ces pesanteurs forgent le mental de nombreuses femmes, ce qui les amène à ne même pas avoir la volonté de s’intéresser à ces postes. Il y’a des instances où on cherche l’affirmation des femmes, mais on ne les trouve pas, ce qui peut dénoter un désintéressement des femmes à la participation citoyenne. De plus, les femmes qui acceptent s’engager dans la politique sont très peu nombreuses, pourtant c’est à partir de cet engagement que leur implication dans le processus de paix pourra être renforcée.
Souhadou Diasso conclut en disant qu’il faut éviter de globaliser et de généraliser. Les pesanteurs socio-culturelles existeront toujours et chaque région, tribu ou ethnie a ses réalités. Mais c’est par l’éducation des enfants que nous pourrons faire changer les choses. Cette éducation qui se fait dans le cercle familial est l’arme la plus puissante pour changer le monde et briser les barrières socio-culturelles. Il faut éduquer l’enfant en tant qu’enfant et éviter de faire des discriminations entre les filles et les garçons. Ensuite, il faut leur inculquer la confiance en soi, car c’est en grandissant avec cette confiance qu’ils seront plus motivés et intéressés à s’engager dans les activités communautaires qui rassemblent et contribuent à maintenir la paix.
Il faut rappeler que YALI for PEACE est le réseau des alumni du Programme YALI Dakar travaillant dans le secteur de la paix et de la sécurité.

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